Système de Sécurité Incendie (SSI) : rôle, catégories et obligations

Sommaire : 

• Qu'est-ce qu'un système de sécurité incendie (SSI) ?
• A, B, C, D, E : Les catégories de système de sécurité incendie
• Comment fonctionne le système de sécurité incendie ?
• Quelle est la réglementation autour des systèmes de sécurité incendie (SSI) ?
• Exploitation et maintenance des SSI
• Quels sont les éléments qui composent les systèmes de sécurité incendie ?

Qu'est-ce qu'un système de sécurité incendie (SSI) ?

Un système de sécurité incendie, couramment appelé SSI, est un ensemble d’équipements permettant de détecter et d’agir rapidement dès qu’un incendie se déclare.

L’objectif d’un SSI est :

• La détection des premiers signes d’un incendie
• D’alerter les personnes présentes au sein de l'établissement et les pompiers
• De protéger les personnes, les biens et le bâtiment (via des système d’extinction ou des portes coupe-feu par exemple)

A, B, C, D, E : Les catégories de système de sécurité incendie

Les SSI peuvent appartenir à 5 catégories : A, B, C, D, E. Ils sont classés par ordre décroissant de sévérité des risques incendie ; A étant la plus sévère. Les catégories changent en fonction des types d'établissement concernés : locaux de sommeil, ERP, ERT...

SSI de catégorie A

Le SSI de catégorie A est le plus complet et le plus exigeant. Il est obligatoire dans les grands établissements tels que les hôpitaux, les centres commerciaux, les gares ou les IGH. Ce système regroupe plusieurs dispositifs : détection automatique d’incendie, alarme sonore et visuelle, désenfumage, compartimentage avec portes coupe-feu et gestion centralisée des asservissements techniques. C’est le niveau de protection maximal en sécurité incendie.

SSI de catégorie B

Le SSI de catégorie B concerne également des établissements importants, mais de taille intermédiaire par rapport à la catégorie A. On le retrouve notamment dans les grands hôtels, les établissements scolaires de forte capacité ou les cinémas. Il dispose d’équipements similaires au SSI A, mais dimensionnés pour des volumes plus restreints. Ce type de système garantit une protection élevée, tout en restant proportionné aux risques.

SSI de catégorie C

Le SSI de catégorie C est destiné aux établissements recevant un public moyen, comme les salles polyvalentes, les restaurants de grande taille ou les collèges. Dans ce cas, la mise en sécurité repose principalement sur une alarme manuelle complétée par certains dispositifs techniques adaptés au bâtiment. C’est un compromis entre simplicité et efficacité pour assurer la sécurité incendie.

SSI de catégorie D

Le SSI de catégorie D s’applique aux établissements de petite taille, comme les commerces de proximité, les petites écoles ou les restaurants accueillant un nombre limité de personnes. Ces systèmes reposent essentiellement sur des déclencheurs manuels d’alarme et une diffusion sonore du signal d’évacuation. La réglementation impose une sécurité adaptée, sans complexité excessive.

SSI de catégorie E

Enfin, le SSI de catégorie E est le plus simple du classement. Il est conçu pour les très petits ERP, comme une boulangerie ou une petite boutique. L’installation se limite généralement à une alarme restreinte et à quelques déclencheurs manuels. Ce système minimal répond aux exigences réglementaires tout en restant accessible aux petits établissements.

Catégories des SSI en fonction des types d’établissement

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Comment fonctionne le système de sécurité incendie ?

Un SSI (Système de Sécurité Incendie) est un ensemble d’équipement fonctionnant de manière coordonnée. Chaque élément de cet ensemble remplit une tâche bien précise en fonction des 3 objectifs à atteindre : 

• Détecter
• Alerter
• Protéger

1. La détection de l’incendie

Le fonctionnement commence par la détection d’un départ de feu.

• Dans les SSI de catégorie A ou B, on utilise des détecteurs automatiques d’incendie (détecteurs de fumée, de chaleur, de flamme).
• Dans les catégories plus simples (C à E), la détection peut reposer uniquement sur l’intervention humaine via des déclencheurs manuels (boîtiers rouges).

Dès qu’un détecteur ou un déclencheur est actionné, le signal est envoyé à l’unité de contrôle et de signalisation (ECS), véritable « cerveau » du SSI.

2. Le traitement de l’information

L’unité de contrôle analyse le signal reçu et déclenche la réaction adaptée. Elle peut :

• Activer l’alarme générale (sonore et visuelle)
• Transmettre l’information aux services de sécurité incendie
• Commander automatiquement certains équipements de sécurité : portes coupe-feu, volets de désenfumage, ascenseurs, systèmes de ventilation

3. L’alarme et l’évacuation des occupants

Une fois l’alarme déclenchée, les occupants sont avertis par des signaux sonores et/ou lumineux.
Dans certains établissements, le SSI est relié à un système d’alerte sélectif permettant de prévenir d’abord le personnel de sécurité avant d’activer l’alarme générale. Cela évite les fausses évacuations tout en assurant une réaction rapide.

L’objectif est clair : guider les personnes vers les issues de secours en toute sécurité et sans panique.

4. La mise en sécurité du bâtiment

Le SSI a aussi pour rôle de limiter la propagation du feu et des fumées. Il peut automatiquement :

• Fermer les portes coupe-feu
• Activer le désenfumage
• Couper les installations techniques dangereuses (gaz, électricité, ventilation)
• Commander les ascenseurs pour qu’ils se placent en rez-de-chaussée et se bloquent

Ces dispositifs protègent les occupants et facilitent l’intervention des secours.

5. L’intervention des secours

Enfin, le SSI permet aux pompiers ou aux équipes de sécurité incendie d’avoir une vision claire de la situation. Les informations remontées (localisation du détecteur déclenché, état des dispositifs de sécurité) facilitent la prise en main rapide du sinistre et l’extinction du feu.

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Quelle est la réglementation autour des systèmes de sécurité incendie (SSI) ?

Afin d’assurer la protection des personnes se trouvant au sein des établissements un ensemble de réglementation ont été mis en place et continuent d’évoluer afin de suivre les dernières normes française et européenne.

Cadre juridique entourant les SSI

Les textes réglementaires qui encadrent les SSI proviennent principalement du Code de la construction et de l’habitation (CCH) et des arrêtés de sécurité incendieapplicables aux ERP et aux IGH.
On retrouve notamment :

• l’arrêté du 25 juin 1980 (dispositions générales applicables aux ERP),
• l’arrêté du 30 décembre 2011 (dispositions pour les IGH),
• les normes françaises et européennes (comme la NF S 61-931) qui définissent les caractéristiques techniques des matériels.

Les obligations selon la catégorie d’établissement

La réglementation impose l’installation d’un SSI adapté en fonction :

• de la catégorie de l’établissement (1re à 5e catégorie selon le nombre de personnes accueillies),
• du type d’activité (scolaire, hospitalière, hôtelière, commerciale, culturelle, etc.),
• du niveau de risque incendie identifié.

Ainsi, un hôpital ou un centre commercial doit être équipé d’un SSI de catégorie A, tandis qu’une petite boutique peut se contenter d’un SSI de catégorie E.

Tableau des obligations SSI selon le type d’établissement

Exploitation et maintenance des SSI

La réglementation ne se limite pas à l’installation : elle impose aussi une maintenance régulière des systèmes. Les propriétaires ou exploitants doivent :

• Effectuer des vérifications périodiques par un technicien compétent
• Consigner les opérations dans un registre de sécurité
• Réaliser des essais réguliers (déclencheurs manuels, alarmes, dispositifs de mise en sécurité)
• Former le personnel à l’utilisation et à l’évacuation

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Quels sont les éléments qui composent les systèmes de sécurité incendie ?

Le domaine de la sécurité incendie utilise de nombreux sigles techniques. Il n’est pas tout le temps facile de s’y retrouver. Voici une liste des principaux termes en rapport avec les SSI.

Les éléments de détection et d’alarme

• DAI (Détecteur Automatique d’Incendie) : capteur qui repère la fumée, la chaleur ou les flammes.
• DM (Déclencheur Manuel) : boîtier rouge permettant à toute personne de signaler un départ de feu.
• DA (Diffuseur d’Alarme) : dispositif qui diffuse le signal sonore ou lumineux pour alerter les occupants.
• DS (Diffuseur Sonore) : haut-parleur déclenchant le signal d’évacuation.
• DAD (Diffuseur d’Alarme Différentielle) : diffuseur qui émet différents sons selon l’alerte (restreinte ou générale).
• UGA (Unité de Gestion d’Alarme) : appareil qui centralise les signaux d’alarme et déclenche leur diffusion.
• BAAS (Bloc Autonome d’Alarme Sonore) : petit dispositif autonome diffusant une alarme sans être relié à une centrale.

Les dispositifs de mise en sécurité

• DAS (Dispositif Actionné de Sécurité) : tout équipement commandé par le SSI pour limiter les effets d’un incendie (ex. : porte coupe-feu, clapet de désenfumage).
• DAC (Dispositif Adaptateur de Commande) : interface qui permet de commander un DAS.
• DCS (Dispositif de Commande avec Signalisation) : commande un DAS tout en donnant un retour d’information (par ex. voyant de position ouverte/fermée).
• DCMR (Dispositif de Commande Manuelle Réarmable) : commande un DAS manuellement et peut être réarmé après usage.
• DCM (Dispositif de Commande Manuelle) : commande simple d’un DAS, sans fonction de réarmement.

Les unités de contrôle et de signalisation

• SDI (Système de Détection Incendie) : regroupe tous les détecteurs et déclencheurs manuels.
• CMSI (Centralisateur de Mise en Sécurité Incendie) : le « cerveau » qui reçoit les informations et déclenche les actions de mise en sécurité.
• ECS (Équipement de Contrôle et de Signalisation) : tableau qui reçoit les signaux des détecteurs et déclenche l’alarme.
• UCMC (Unité de Commande Manuelle Centralisée) : dispositif permettant de déclencher manuellement plusieurs actions de sécurité depuis un point unique.
• US (Unité de Signalisation) : élément qui relaie et affiche des informations sur l’état du système.