Le Risk Management désigne l’ensemble des processus structurés permettant d’identifier, d’analyser, d’évaluer, de traiter et de suivre les risques susceptibles d’affecter les objectifs d’une organisation. Il ne s’agit pas simplement "d'éviter tout danger”, mais de piloter de manière proactive les incertitudes afin d’arbitrer les décisions et de prévenir les menaces pouvant empêcher l’entreprise d’atteindre ses objectifs stratégiques, opérationnels, financiers ou de conformité.
 

Quels sont les risques les plus courants dans une entreprise ?


Les différents types de risques

Les organisations sont exposées à divers types de menaces pouvant perturber leur performance et la continuité de leurs activités. Parmi les risques les plus significatifs, on retrouve notamment : 

  • le risque opérationnel : lié aux processus, aux systèmes, aux personnes ;
  • le risque financier : concerne la trésorerie, la solvabilité, les variations de marché, les crédits et dettes ;
  • le risque stratégique : découle des choix d’entreprise (marché, produit, modèle), de la concurrence, de l’évolution technologique ;
  • le risque de conformité : lié au non-respect des lois, normes, obligations internes ;
  • le risque physique : incluant notamment les incendies, intrusions et accidents pouvant affecter les infrastructures ou la sécurité des personnes ;
  • le risque humain : regroupant les erreurs, actes de malveillance ou mouvements sociaux tels que les grèves.

La compréhension de l’ensemble de ces risques constitue une base essentielle pour structurer une stratégie de Risk Management efficace, prioriser les actions et renforcer la résilience globale de l’entreprise

 

Le traitement des risques

Une fois les risques évalués, quatre stratégies principales peuvent être mobilisées :

  • éviter : supprimer l’activité ou la situation génératrice du risque ;
  • réduire : mettre en place des mesures de prévention ou de protection pour diminuer la probabilité ou l’impact ;
  • transférer : déléguer tout ou partie du risque via des assurances, contrats ou sous-traitance ;
  • accepter : conserver le risque lorsqu’il est jugé tolérable ou maîtrisable.

Ce choix stratégique permet d’adapter la réponse aux ressources, contraintes et priorités de l’organisation.

 

Quels outils et méthodes en Risk Management ?

Le Risk Management s’appuie sur un ensemble d’outils et de méthodes permettant de structurer l’analyse, de prioriser les menaces et de piloter les actions correctives avec précision. Ces dispositifs constituent la base opérationnelle d’une démarche fiable et mesurable.

Dans cette logique, chaque risque doit être étudié selon deux critères essentiels : sa probabilité d’occurrence et sa gravité (ou impact), afin de déterminer son niveau de criticité et orienter les décisions de gestion.

 

Le registre de risques

Le registre des risques constitue l’élément central du dispositif. Il centralise l’ensemble des risques identifiés, leur niveau de criticité, les scénarios associés et les mesures prévues. Grâce à cet outil, l’organisation dispose d’une vue d’ensemble cohérente et actualisée, facilitant la priorisation et le suivi dans le temps.

 

La matrice probabilité / impact

La matrice permet de mesurer et de représenter visuellement la gravité d’un risque en croisant sa probabilité de survenue et l’ampleur de ses conséquences. Cet outil facilite les arbitrages, puisqu’il met immédiatement en évidence les risques exigeant une action rapide et ceux pouvant être acceptés ou surveillés.

 

Les méthodes d’analyse structurée

Les analyses qualitatives et quantitatives, telles que les diagrammes de causes profondes ou les évaluations de scénarios, apportent un niveau de précision essentiel. Elles aident à comprendre les origines d’un risque, les barrières de prévention existantes et les leviers de réduction potentiels.


Les logiciels et plateformes de gestion des risques

Les solutions numériques modernisent la démarche. Elles automatisent la collecte d’incidents, proposent des tableaux de bord dynamiques, facilitent la collaboration entre équipes et assurent une traçabilité complète des décisions. Ces outils améliorent également la réactivité face à une évolution du niveau de risque.


La surveillance continue et les audits

La surveillance s’appuie sur des indicateurs clés, des contrôles internes et des audits réguliers. Ce dispositif garantit l’évolution constante du risk management en intégrant les retours terrain, les nouveaux enjeux et les changements organisationnels.
L’utilisation coordonnée de ces outils et méthodes offre une vision claire des risques, améliore la prise de décision et renforce la capacité de l’entreprise à anticiper les situations critiques.

 

Mise en place d’une gestion des risques

Mettre en place une démarche de Risk Management consiste à organiser de manière structurée les pratiques d’analyse et de pilotage afin de les inscrire durablement dans le fonctionnement de l’entreprise. La démarche se déploie selon cinq étapes essentielles, qui constituent la colonne vertébrale du dispositif.


Les étapes essentielles d’un process de gestion des risques


Définir le contexte et la gouvernance

La première étape consiste à clarifier le périmètre de l’analyse, les objectifs à protéger, les responsabilités, les modalités de communication et les règles d’évaluation.
Cette structuration initiale assure l’homogénéité des analyses et garantit que les risques seront interprétés au regard des enjeux réels de l’organisation.

Identifier les risques

L’identification repose sur la collecte d’informations issues des métiers, des processus, des incidents passés et de l’environnement externe. Elle mobilise ateliers, analyses de processus, retours d’expérience et contributions pluridisciplinaires, afin d’obtenir une vision complète des événements susceptibles d’affecter l’entreprise.

Évaluer la probabilité et l’impact

Une fois identifiés, les risques sont analysés selon leur vraisemblance et la gravité de leurs conséquences. La matrice probabilité / impact, les méthodes qualitatives et quantitatives, ainsi que le registre des risques permettent de caractériser les scénarios, de mesurer la criticité et d’établir des priorités.

Déterminer les mesures de traitement

Chaque risque fait l’objet d’une stratégie adaptée : réduction, transfert, acceptation ou évitement. Cette étape traduit l’analyse en décisions opérationnelles, en définissant les actions, les moyens nécessaires et les responsables associés.

Suivre, piloter et réviser

Le pilotage repose sur des indicateurs, des contrôles internes, des audits et sur l’utilisation d’outils numériques facilitant la mise à jour du registre, l’automatisation du reporting et l’analyse transversale. Cette boucle de suivi garantit l’adaptation continue du dispositif aux évolutions internes et externes.

En articulant ces étapes, l’entreprise construit un système de gestion des risques cohérent, évolutif et pleinement intégré à son processus décisionnel.

 

Pourquoi mettre en place une stratégie de gestion des risques ?

Élaborer une stratégie met en lumière les risques capables d’affecter les investissements, les capacités opérationnelles, les ressources ou l’image institutionnelle. Une stratégie de gestion des risques permet également l’allocation des moyens, les efforts sont concentrés sur les enjeux à fort impact, ce qui améliore l’efficacité des actions de prévention et de protection. Enfin, elle offre une lecture commune des priorités, renforce la cohérence des décisions et soutient la résilience globale de l’organisation.

 

Gestion interne ou externalisation

Le pilotage peut être réalisé en interne lorsque l’entreprise dispose d’une connaissance fine de ses activités et des compétences nécessaires pour analyser ses risques. Cette proximité permet une bonne réactivité et une intégration fluide aux processus métiers.


Cependant, certaines catégories de risques (cyber, réglementaire international, modélisation quantitative, sûreté) requièrent une expertise spécialisée difficile à maintenir en continu. L’externalisation devient alors un levier d’appui, offrant un regard indépendant, des compétences pointues et des référentiels éprouvés.

Le modèle le plus efficace repose souvent sur une combinaison des deux : un pilotage interne solide, enrichi ponctuellement par des interventions d’experts pour renforcer la profondeur analytique ou challenger les choix stratégiques.


Le rôle et les exigences du Risk Manager


Missions et contribution dans l’organisation

Le risk manager agit comme le point de convergence de la démarche, il définit, anime et coordonne la politique de gestion des risques.

Il assiste la direction dans la prise de décisions éclairées, en traduisant les risques en indicateurs, scénarios et recommandations. Il veille à la bonne mise en œuvre des mesures, à leur suivi et à leur adaptation dans le temps.

Son importance réside dans le fait que, sans un tel pilotage, les organisations restent vulnérables à des pertes, à une mauvaise allocation des ressources ou à des crises mal anticipées. Une fonction structurée de gestion des risques permet de protéger la valeur, d’optimiser les investissements et de garantir la résilience.

 

Compétences et pré requis professionnels du Risk Manager

Compétences techniques

Les compétences techniques constituent le socle opérationnel du Risk Management, car elles permettent au professionnel d’analyser les risques avec précision et de piloter des dispositifs fiables et mesurables. Elles incluent notamment : 

  • la capacité d’analyse quantitative et qualitative (probabilités, impacts, scénarios) ;
  • une bonne connaissance des référentiels, normes (ex. ISO 31000), méthodes de cartographie, matrices de risques ;
  • la maîtrise des outils de reporting, de suivi (dashboards, registres de risques), et idéalement des technologies (data, IA).

Qualités comportementales

Certaines qualités comportementales sont nécessaires pour être Risk Manager pour interagir, convaincre et accompagner les équipes au quotidien. Parmi les qualités les plus recherchées, on peut citer : 

  • la communication claire et assertive : savoir rendre compte des risques à la direction et aux opérationnels ;  
  • le leadership et l’influence : mobiliser les parties prenantes, créer une culture du risque ;
  • l’adaptabilité et la curiosité : l’environnement change, les risques aussi ; il faut rester à jour.  
  • le sens des priorités : identifier quels risques traiter en priorité, avec quels moyens.  


Qualités personnelles

Les qualités personnelles renforcent la capacité du professionnel du Risk Management à agir avec constance, discernement et fiabilité dans des environnements souvent complexes. 

Elles peuvent se traduire par l’intégrité, la rigueur, l’esprit de synthèse, l’esprit critique et la capacité à travailler en transversal (finance, opérations, IT, sûreté…).

Ces qualités consolident l’efficacité du Risk Management au quotidien.
 

Comment devenir risk manager ?

Le métier de risk manager exige une combinaison d’expertise technique, de vision stratégique et d’expérience opérationnelle. Accéder à cette fonction implique de suivre un parcours académique cohérent, de développer des compétences solides et de construire une maturité professionnelle permettant de piloter des enjeux sensibles au sein d’une organisation.

L’accès au risk management s’appuie généralement sur un diplôme de niveau master, issu de filières comme la finance, l’audit, le droit, le management des risques, l’ingénierie ou la sûreté. Ces formations offrent une base méthodologique indispensable : compréhension des normes internationales, analyse de risques, modélisation de scénarios, pilotage de plans d’action et gouvernance.

Une expérience préalable dans un domaine opérationnel reste essentielle.
Elle peut être acquise en audit interne, contrôle de gestion, sûreté-sécurité, IT, logistique ou management de projet. Cette immersion permet de comprendre la réalité du terrain, les process internes, les interactions entre services et les points de vulnérabilité propres à chaque activité.

Au fil du parcours, le futur risk manager affine sa maîtrise des référentiels (ISO 31000, COSO ERM), de la cartographie des risques, des matrices de criticité et des méthodes d’analyse. Il apprend également à utiliser des outils numériques dédiés, à structurer un registre des risques, à rédiger des rapports clairs et à concevoir des plans d’atténuation fiables.

Le risk manager consolide son expertise via des certifications (type IRM, AMRAE), des formations spécialisées, des conférences professionnelles et une veille permanente sur les nouveaux enjeux.

Le Risk Management s’impose comme un levier majeur de performance et de résilience. En structurant l’identification, l’analyse et le pilotage des risques, il offre une vision claire des priorités, sécurise les décisions et optimise l’allocation des ressources. Grâce à ses outils, ses méthodes et sa gouvernance, il permet à l’entreprise d’anticiper les menaces, de renforcer sa maîtrise opérationnelle et de protéger durablement sa valeur dans un environnement incertain.
 

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